Cahier de l’IDEC, Vol 3, N°11 Burundi : pour arrêter l’insécurité de plus en plus préoccupante, moderniser l’Etat
Par Dr Elias SENTAMBA
Ayant enduré une guerre civile sur fond ethno-politique plus d’une décennie durant, le Burundi peine encore à assainir complètement la sécurité publique. Il convient de rappeler qu’après la période de transition correspondant aux élections démocratiques de 2005 d’une part, et après la signature du cessez-le feu entre le Gouvernement et le dernier mouvement rebelle jusque-là encore au maquis à savoir le Palipehutu-FNL d’autre part, les Burundais croyaient reléguer l’insécurité aux pages de l’histoire. Mais voilà qu’après les élections communales de 2010 dont un certain nombre de partis politiques ont rejeté les résultats pour « fraudes massives » au moment où les observateurs aussi nationaux qu’internationaux en confirmaient la validité en dépit de « quelques irrégularités mineures », s’observe un cycle d’assassinats manifestement sur des mobiles politiques. Qui plus est, que le phénomène s’étende à toutes les provinces du pays de façon aussi sporadique que lancinante, voilà qui est le plus préoccupant. Le pogrom de Gatumba ayant fauché 39 paisibles citoyens en train de partager un verre dans un bar ordinaire aura été le cas le plus troublant.
Pour comprendre ce phénomène, nous développerons notre propos en trois points. Après un bref un état des lieux sur la situation d’insécurité que connaît actuellement le Burundi (Point 1.), nous esquisserons un ensemble de principes sur lesquels le Gouvernement devrait bâtir sa stratégie pour non seulement mettre un terme à l’insécurité grandissante mais aussi pour en conjurer l’occurrence à l’avenir (Point2.). Enfin nous ferons une petite conclusion avant de formuler un certain nombre de recommandations à l’endroit des parties prenantes à la sécurité publique (Point 3).
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